Dans un café de Roissy, terminal 2A, tous les écrans sont branchés sur CNN. Des images du 11 septembre 2001 défilent. Mais l'heure n'est pas au recueillement. La musique couvre le son des téléviseurs, quelques personnes regardent les images d'un oeil distrait, les autres vaquent à leurs occupations. Les voyageurs, en attente pour leur vol, ne semblent pas affectés par la psychose du «nine eleven». S'ils ne sont pas nombreux à embarquer pour les Etats-Unis plusieurs vols ont été annulés faute de réservations, et un employé d'Air France constate que le vol de 8 heures pour New York était deux fois moins fréquenté que d'habitude , ceux qui voyagent sont loin d'être paniqués.
Une Américaine d'une soixantaine d'années rentre chez elle à New York. Elle prend ça avec philosophie : «Je ne suis pas anxieuse. Ce qui est arrivé est arrivé, on ne peut pas s'arrêter de vivre.» Sébastien et Bérangère s'apprêtent à décoller pour Saint-Domingue, c'est leur voyage de noces. «Quand on a fait nos réservations, l'agence nous a demandé si ça ne nous dérangeait pas de voyager aujourd'hui, raconte Sébastien. Nos amis nous ont beaucoup charriés et nos parents sont un peu inquiets, mais nous, on pense qu'au contraire, il y aura encore plus de sécurité.»
Les CRS partout. La sécurité, elle, est bien présente. Les CRS sont partout. Certainement plus pour rassurer qu'autre chose. Une voix mielleuse ne cesse de répéter dans les haut-parleurs les consignes habituelles («nous vous demandons de ne pas lais