Après les handicapés et le cancer, voici venir le troisième «chantier du quinquennat» : la lutte contre «l'insécurité routière». Jacques Chirac veut montrer qu'il entend tenir les engagements qu'il a pris le 14 juillet devant les Français, pour ces «trois chantiers qui ne sont pas de pierre». Ce matin, s'ouvrent à Paris, au Théâtre de l'Empire, les «états généraux sur la sécurité routière», grande réunion-débat entre spécialistes et ministres. Mais, dès hier, le chef de l'Etat a annoncé de quoi on allait parler : d'un grand virage. Désormais, la France vivra dans la «culture du résultat» et sous le régime de «l'impunité zéro». Autrement dit, à des années-lumière de ce qui a cours aujourd'hui : de mauvais résultats, parmi les plus bas d'Europe, et une impunité régulière (lire page 4).
«Sévérité accrue». En préalable aux états généraux, le chef de l'Etat avait donc convié pour une réunion de travail, hier à l'Elysée, ses ministres les plus concernés, Intérieur, Jeunesse, Enseignement scolaire, Equipement et Transports, Justice, Santé, autour du Premier ministre évidemment. Le ton du communiqué final reflétait l'idée que se fait Jacques Chirac d'une nouvelle politique en la matière : «Avec plus de 8 000 morts et 26 000 blessés graves par an, l'insécurité routière qui frappe si durement les Français est indigne d'un grand pays moderne.» D'où une «sévérité accrue» pour les chauffards, une «initiation précoce et systématique des élèves aux règles de sécurité», un «renforcement des