Depuis trente ans, les constructeurs affirment qu'ils ont fait leur possible pour réduire les risques. Ils ont renforcé les habitacles. Ils ont bourré les voitures d'airbags, devant, derrière, sur les côtés. Ils ont inventé des acronymes barbares (ABS), des radars anticollision (disponibles sur certaines Mercedes ou BMW), amélioré tenue de route et freina ge. Et ils continuent de réfléchir, par exemple à des systèmes de freinage automatique en cas de taux d'alcool trop élevé dans l'haleine du conducteur (une expérimentation chez DaimlerChrysler).
Incitation. Tant de vertu serait remarquable si ces avancées n'équipaient pas des voitures... de plus en plus puissantes. Si l'on en croit Claude Got, expert et incontournable croisé de la sécurité routière (1), «dans le parc disponible, seules aujourd'hui la Kangoo, la Berlingo et la Smart n'affiche pas une vitesse supérieure à 150 km/h. Jamais les caractéristiques techniques des voitures n'ont été plus éloignées des textes réglementaires, qui limitent la vitesse au maximum à 130 km/heure en France». Une problématique que réfutent les constructeurs. «Il n'y a que 3 % des accidents graves qui surviennent à des vitesses supérieures à 130 km/h», se défend Louis Schweitzer, PDG de Renault. «Le rôle des constructeurs est de mettre à la disposition des clients des véhicules de plus en plus sûrs. Ce que les usagers en font nous dépasse», affirme Jean-Martin Folz, son homologue chez PSA. «Arguments spécieux, réplique Claude Got, parce que l