Un contrôle tous les sept ans : les automobilistes prennent peu de risque en roulant à tombeau ouvert sur les routes françaises. «Un Français pense qu'il a joué de malchance à la loterie quand il se fait arrêter», regrette le lieutenant-colonel Mignotte, à la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN). L'image de la loterie se justifie. Le travail des forces de l'ordre est ramené à peu de chose face à l'importance de la circulation et surtout, à celle des infractions : plus de 61 % des conducteurs dépassent la vitesse autorisée, selon l'Observatoire national interministériel de sécurité routière.
Ce jeu de hasard risque d'avoir bientôt une fin. La sanction va devenir «plus équitable», selon l'expression de Philippe Mignotte. Sur les routes équipées du «contrôle automatisé», tous les automobilistes en excès de vitesse vont désormais être verbalisés. Le système est déjà utilisé par plusieurs voisins européens. Le principe : une chaîne informatisée, de la détection de l'infraction à l'envoi du procès-verbal. L'image du vieux radar sur trépied derrière la 4 L bleue a vécu. Maintenant, des appareils numériques photographient toutes les voitures qui vont trop vite, brûlent un feu rouge ou franchissent une ligne blanche. Les clichés sont transmis par réseau à un poste de contrôle des forces de l'or dre. Gendarmes et policiers doivent encore code de procédure pénale oblige «constater personnellement» l'infraction sur les photos. Puis, le système rédige et imprime le pr