A chaque début de crise internationale avec l'Irak, les mêmes photos resurgissent. Elles montrent, en septembre 1975, un jeune Premier ministre français à lunettes carrées, Jacques Chirac, aux côtés de son «ami personnel», le nouveau dirigeant irakien, Saddam Hussein. En visite dans la centrale nucléaire française de Cadarache, ils portent des blouses blanches et sont entourés d'une noria d'ingénieurs des deux pays.
Un an plus tôt, Jacques Chirac s'était rendu en visite officielle à Bagdad. Il en était rentré fasciné par le dynamisme du jeune leader arabe laïque, soucieux d'accélérer la modernisation de son pays. Leur lune de miel débouche sur la signature de plusieurs contrats militaires (vente de Mirage, missiles, blindés...) et, surtout, sur un accord de coopération nucléaire pour un programme civil. La France livre deux réacteurs de recherche aux Irakiens Tamuz 1 et 2. Peu de temps avant leur mise en service, ils seront détruits par un bombardement israélien, en juin 1981.
«Continuité» française. Durant la guerre Iran-Irak, la France reste une amie fidèle de Saddam, peu regardante sur la nature de son régime : poursuite des accords de coopération, vente d'armes, visites réciproques des ministres des Affaires étrangères. Paris ira même jusqu'à prêter cinq avions de combat Super-Etendard pour permettre à l'Irak d'attaquer les bateaux iraniens. A Bagdad, en 1983, le chef de la diplomatie française, Claude Cheysson, insiste sur «la continuité de la politique française initié