New York de notre correspondant
Scepticisme pour les uns, satisfaction pour les autres, prudence pour les derniers. C'est en ordre dispersé que l'ONU a répondu hier à l'offre faite lundi soir par Saddam Hussein d'un retour inconditionnel à Bagdad des inspecteurs chargés du désarmement. Surprise par le revirement irakien, effectué sous la menace d'une intervention militaire de Washington, l'ONU a clairement étalé ses divisions.
Affirmant que la proposition irakienne n'est qu'une «manoeuvre», la Maison Blanche a appelé hier matin le Congrès et le Conseil de sécurité de l'ONU à «continuer à mettre la pression» sur le régime irakien. Quant à George W. Bush, il a répété hier, sans même mentionner l'offre irakienne : «Il est temps d'agir contre Saddam Hussein et de garantir la paix. Il est temps pour les Nations unies d'agir.» Moscou, au contraire, a salué l'initiative de Bagdad. Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, estimait de New York, qu'il fallait «prendre Saddam au mot».
«L'appel de l'ONU». C'est avec un soulagement évident que le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait annoncé lundi soir avoir reçu une lettre du ministre des Affaires étrangères irakien, Naji Sabri, acceptant le retour des inspecteurs sans condition. Estimant que le discours du président Bush devant l'assemblée générale de l'ONU avait «galvanisé» la communauté internationale, Annan saluait le travail de médiation de la Ligue arabe, et son entourage se félicitait de voir «la