Gérard Boulanger, avocat de vingt-sept parties civiles lors du procès Papon à Bordeaux, inlassable combattant de la «mémoire» des disparus, voit se profiler, après la décision de la cour d'appel de Paris, une «vraie bataille révisionniste».
Etes-vous surpris par cet arrêt ?
Non, compte tenu de trois faits : l'acharnement de la défense de Papon sur l'alibi médical. Alibi, car cela fonctionne à géométrie variable rappelons que Barbie est mort d'un cancer en prison, personne n'a songé à le libérer.
Ensuite, du côté des avocats des parties civiles, les batailles pour l'argent. Moi, je vous assure que je n'ai toujours pas, pour aucune des 27 personnes que je représente, touché le franc symbolique. Enfin, Papon a bénéficié du soutien inespéré d'un certain nombre de gogos qui se sont mêlés de l'affaire, ont pris sa défense sans même se rendre compte des enjeux de mémoire.
La cour se fonde sur les rapports médicaux. Ne leur accordez-vous aucun crédit ?
Ce n'est pas la question. Simplement, je souris quand je lis qu'à 92 ans le «pronostic vital» est en cause. Bien sûr, et il est même en cause bien avant ! Et pour tout dire, je ne pense pas un instant que Maurice Papon soit subclaquant. C'est juste le meilleur moyen de contourner la justice.
Pensez-vous, comme le proclament les avocats de Maurice Papon, qu'un nouveau procès est désormais possible ?
Juridiquement, non : la libération de Papon et la révision éventuelle sont deux choses bien distinctes. Mais après tout, on est depuis vingt et