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Libération

Papon quitte la Santé.. pour raisons de santé

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La décision ne modifie pas sa condamnation, mais ses avocats vont demander la révision.
publié le 19 septembre 2002 à 1h03

Maurice Papon a quitté la prison de la Santé, hier midi, moins de trois ans après son incarcération. Condamné à dix ans de prison pour «complicité de crime contre l'humanité» en 1998, l'ancien haut fonctionnaire de Vichy a bénéficié d'une suspension de peine, pour raisons de santé. Maigre et le teint pâle, mais sur ses deux jambes, le vieillard qui vient de fêter ses 92 ans a franchi la porte de la maison d'arrêt. Sous les huées de familles de déportés et de gens qui s'étaient mis aux fenêtres, il s'est engouffré dans la voiture d'un de ses avocats, Me Jean-Marc Varaut. Sans faire de commentaires. «Je dois le conduire dans sa maison familiale de Gretz-Armainvilliers qu'il a vendue à ses enfants. Ils doivent venir de l'Eure pour l'ouvrir», indiquait Me Varaut quelques instants plus tôt.

«Stupéfait». Dès le matin, l'avocat avait couru lui porter la nouvelle et jubilait : «C'est une piqûre de vitamines pour Maurice Papon.» Le détenu avait multiplié les demandes de grâce et de libération. Après un ultime refus du juge d'application des peines (JAP), en juillet, il avait fait appel. Lors de l'audience du 4 septembre, l'avocat général s'était opposé à son élargissement, invoquant une possible atteinte à l'ordre public, compte tenu de «l'exceptionnelle gravité» des faits. Les juges en ont décidé autrement.

«Depuis l'audience, mon optimisme était submergé par le pessimisme total de Maurice Papon, raconte Me Varaut. Pour les gens de sa génération, l'avocat général est prépondérant. L'i