Le président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, est presque le seul, avec l'écrivain Jean Lacouture, à qualifier de «logique» la libération de Maurice Papon «compte tenu de l'âge et de l'état de santé».
Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, préfère rappeler que le chef de l'Etat a rejeté les trois demandes de grâce médicale de Papon. Dominique Perben, garde des Sceaux, n'a pu que «prendre acte» de la décision d'hier mais rappelle «qu'elle était contraire au point de vue du parquet, au point de vue du ministère».
«Insulte à la mémoire». A gauche, Marie-George Buffet, secrétaire générale du PCF, se dit «indignée» et, chez les Verts, Noël Mamère parle d'«insulte à la mémoire des juifs déportés par l'ancien fonctionnaire de Vichy». L'ancienne garde des Sceaux socialiste, Marylise Lebranchu, estime que la cour d'appel est une «juridiction souveraine qui a tranché», alors que son prédécesseur, Elisabeth Guigou, dénonce une «décision consternante». François Hollande espère que la décision est bien motivée par «des critères de santé».
La plupart des associations antiracisme soulignent, elles, la «douceur» de la détention de Papon comparée au sort des victimes qu'il a déportées, sans tenir compte ni de leur âge ni de leur santé. «Cette décision est écoeurante, déclare le président de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), Patrick Gaubert. Papon n'a aucun remords, aucun regret, aucune pensée pour eux. Ce n'est pas un problème juridique, c'est un problème mor