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Libération

«Peut-être les psys n'ont-ils pas su faire»

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Des milliers de Toulousains restent traumatisés et sont traités aux anxiolytiques.

Publié le 21/09/2002 à 1h04

Toulouse de notre correspondant

«Cette ville n'est pas guérie...» C'est un clinicien de la psychologie qui fait le diagnostic. Henri Sztulman, qui enseigne aussi à l'université de Toulouse-Le Mirail, n'a qu'à lever les yeux pour apercevoir le chantier de la Maison de la recherche toujours en panne. «D'abord, dit-il, toutes les traces de l'explosion du 21 septembre sont loin d'être effacées.» Et ce rappel quotidien du traumatisme n'aiderait pas ceux qui l'ont subi à le digérer. «Enfin, le climat d'inquiétude générale n'est pas dissipé» : AZF a explosé dix jours après les attentats de New York. L'anniversaire de la catastrophe toulousaine coïncide avec une menace de guerre entre les USA et l'Irak. «J'ai recommandé à mes patients de ne rien voir à la télévision de la commémoration du 11 septembre.» Henri Sztulman ne marque pas de temps d'arrêt : «... Moi-même, je n'ai pas pu regarder ces images.»

Commémoration. Le 21 septembre à 10 h 17, il était présent à l'université avec Bernard Gaffié, un psychosociologue, et Bernadette Rougé, la directrice de l'UFR de psychologie. Les trois n'ont pas à aller chercher bien loin les exemples des différentes «stratégies d'évitement» mises en oeuvre par les Toulousains. Bernard Gaffié, qui s'était pourtant précipité vers les cellules de soutien psychologique à Toulouse le soir de l'explosion, n'a pas pu se résoudre à aller renforcer celles du Gard inondé : «Mon premier mouvement a été de me dire que j'avais déjà donné...» Plus directement parmi