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Libération

La France s'engage à reculons

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Paris fournira une aide logistique à l'armée ivoirienne.
publié le 30 septembre 2002 à 1h10

En Côte-d'Ivoire, la France est prise au piège. Depuis le génocide du Rwanda, en 1994, Paris essayait de se tenir à l'écart des crises africaines. Contrainte et forcée, elle y replonge aujourd'hui, alors que ses capacités d'actions ne sont plus les mêmes qu'autrefois. «Soutien logistique» à l'armée gouvernementale d'un côté, «contacts» avec les «mutins» pour l'évacuation des ressortissants étrangers de l'autre, le grand écart français devient douloureux.

Alors que la presse d'Abidjan se déchaîne contre la France, l'accusant de laisser faire les «terroristes», Paris a accepté samedi de fournir une aide logistique au gouvernement de Laurent Gbagbo. Depuis 1961, les deux pays sont liés par un accord de défense, dont certaines dispositions concernant le «maintien de l'ordre» restent couvertes par le secret. «Notre soutien ne s'inscrit pas dans ce cadre, précise le porte-parole du ministère français de la Défense. Il s'agit de coopération militaire.» Concrètement, la France va fournir «dans les prochains jours» des véhicules de transport, des moyens de transmissions, des rations alimentaires et des trousses de premiers soins. «Cela vise à permettre à l'armée ivoirienne de s'organiser un peu mieux», précise-t-il.

Armée en déliquescence. «Pas question en revanche de se substituer à l'armée ivoirienne», précise-t-on au Quai d'Orsay, où l'on insiste sur la signification politique de ce soutien «au pouvoir démocratiquement élu, à l'unité du pays et à la stabilité régionale.» Mais, sur l