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Libération

Les Etats voisins envoient une force d'interposition

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Ce déploiement militaire risque de geler le front.
publié le 30 septembre 2002 à 1h10

Abidjan envoyé spécial

Etonnant décalage. Au moment où le président ivoirien Laurent Gbagbo prenait place au sommet de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l'Afrique occidentale), convoqué hier après-midi à Accra (Ghana) pour tenter d'éviter un embrasement général en Côte-d'Ivoire, son ministre de la Défense promettait de lancer l'offensive finale contre les mutins.

«Bons offices». L'intervention de Moïse Lida Kouassi, enregistrée la veille par la télévision, visait sans doute à rassurer la population dans l'attente des résultats du sommet d'Accra. Reste que le pouvoir a accepté le déploiement d'une force d'interposition africaine qui risque de geler le front, alors que les rebelles contrôlent désormais tout le nord du pays.

Le sommet des quinze chefs d'Etat de la région, qui s'est tenu en présence du président en exercice de l'Union africaine, le Sud-Africain Thabo Mbeki, a en effet décidé d'envoyer des troupes dans le cadre d'une mission de «bons offices». «Nos soldats vont se rendre à Abidjan immédiatement pour prendre contact avec les rebelles», a déclaré le président sénégalais Abdoulaye Wade. Il n'était pas question d'aider militairement les autorités ivoiriennes à «réduire les rebelles», avait-il prévenu samedi.

A Abidjan, la population traquait hier les rares informations filtrant sur l'état du front. Le porte-parole de l'armée affirmait à la télé que les «forces loyalistes» auraient infligé de lourdes pertes aux mutins aux abords de Tiébissou. Mais cette inform