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Libération
Éditorial

Poudrière

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publié le 30 septembre 2002 à 1h10

Est-il possible d'arrêter la course à la guerre civile dans laquelle est engagée la Côte-d'Ivoire depuis trois bonnes années ? Telle est la question à multiples inconnues à laquelle est confrontée la France. On comprend que ses dirigeants s'interrogent face à un imbroglio meurtrier dont même les protagonistes, pour ne pas dire les responsables, n'arrivent sans doute plus aujourd'hui à démêler les fils. On voit mal cependant comment Paris pourrait détourner les yeux d'une crise majeure qui menace non seulement 20 000 de ses ressortissants, mais aussi 16 millions d'Ivoiriens et, par contagion, une bonne partie de l'Afrique de l'Ouest. L'histoire récente de l'Afrique est formelle, de la région des grands lacs au Zaïre en passant par la Sierra Leone et le Congo Brazzaville : l'indifférence, même drapée dans le principe de non-ingérence, ne fait à terme qu'aggraver les choses dans des proportions dramatiques. Même s'il y a pas mal de coups à recevoir à tenter d'inverser le cours des événements. Ce qui n'implique pas forcément une intervention militaire, mais au moins une action diplomatique forte et sans doute l'implication, à un degré qui reste à fixer, dans une réaction régionale.

Beaucoup de temps a été perdu depuis que le successeur d'Houphouët-Boigny, Henri Konan-Bédié, à cherché dans l'«ivoirité», c'est-à-dire la xénophobie, la potion magique pour se maintenir au pouvoir, espérant ainsi faire oublier la crise économique dans laquelle sombrait le pays et les revendications cr