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Libération

Qu'est-ce qui fait courir les mutins ivoiriens ?

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Les meneurs seraient d'anciens militaires, en exil depuis le départ de Gueï. Ils n'auraient pas d'objectif politique.
publié le 30 septembre 2002 à 1h10

Bouaké envoyée spéciale

«Il n'y aura pas d'embuscade sur la route de Tiebissou, nous contrôlons l'axe», assure le sergent Hercule, un colosse haut de 2 mètres. Après avoir ajusté son bonnet, il démarre en trombe, seul au volant d'une Mercedes brinquebalante. Il n'a pas men ti, la route qui mène à la commune est dégagée. Ce qu'il a oublié de préciser, c'est sa destination : la ligne de front. A un tournant, en pleine brousse, plusieurs véhicules et des blindés appuient l'infanterie à l'assaut. «On vient de se battre ici, il y a des blessés graves», rapporte un jeune mutin. On entend à intervalles réguliers des rafales de mitrailleuses lourdes. Du combat dépend le contrôle de Tiebissou, à mi-chemin entre Bouaké et Yamoussoukro, sur la route du sud.

Infiltrés. Avec la même détermination qui le mène vers le front, le sergent Hercule annonce son intention d'être bientôt à Abidjan. La capitale économique est l'objectif déclaré des mutins, ils assurent s'y être infiltrés. Vendredi, lors du dernier jour d'évacuation, des camions armés de mitrailleuses lourdes et des pick-up remplis de soldats brandissant leur Kalachnikov passaient en trombe à travers Bouaké en direction du sud, acclamés par des dizaines de supporters. Peu après, les troupes françaises quittaient la ville. Certaines se positionnaient à quelques kilomètres à l'est, d'autres rejoignaient Yamoussoukro, base des troupes françaises. La perspective d'une offensive loyaliste se précise, la France, de son côté, a changé de di