De nombreuses zones d'ombre continuent d'entourer les troubles en Côte-d'Ivoire. Tentative d'éclaircissement.
1 - Simple mutinerie ou coup d'Etat téléguidé ?
La thèse de la mutinerie de soldats démobilisés de force demandant leur réintégration dans l'armée ne tient pas. De simples mutins auraient-ils attaqué simultanément les trois premières villes du pays, Abidjan, Bouaké et Korhogo ? Auraient-ils eu l'audace d'attaquer en même temps, jeudi 19 septembre à l'aube, les domiciles des ministres de la Défense et de l'Intérieur ainsi que le camp de la gendarmerie d'Abgan, le corps le plus fiable et dévoué au régime, et la résidence du chef d'état-major, Mathias Doué ? Leur armement, neuf, ne provient pas, selon des sources concordantes, des arsenaux ivoiriens, en pitoyable état. Leur discipline et leur comportement, très correct à l'égard des civils de Bouaké, où, contrairement à l'habitude, aucun pillage n'a été commis, ne plaident pas pour une mutinerie classique. Les insurgés semblent n'avoir aucun problème d'argent (ils payent cash) ni de matériel (ils sont équipés de téléphones satellitaires flambant neufs). Il semble clair qu'il existe un donneur d'ordres qui coordonne le mouvement et un financier, ivoirien ou étranger, mais il paraît prématuré de le désigner, comme le fait le pouvoir ivoirien, en parlant du Burkina Faso de Blaise Compaoré.
2 - Qui sont les rebelles?
Depuis sa «conférence de presse» de jeudi, l'identité du chef des rebelles à Bouaké est connue : il s'agit de l'