Des économistes américains affirmaient hier que la reprise devrait s'accélérer d'ici à la fin 2003, et que les risques de récession étaient faibles aux Etats-Unis. Espérons qu'ils ont raison. Mais redoutons qu'ils se trompent, comme ils se trompaient en 2000 quand ils niaient l'existence d'une «bulle» financière dangereuse autour de la nouvelle économie, puis assuraient en 2001, lorsque la «bulle» éclata, qu'il n'y avait pas de risque de récession... En vérité, comme l'admet cette semaine le très respecté hebdomadaire The Economist, experts et responsables ne cachent plus leur désarroi devant l'interminable chute des Bourses, la plus forte (- 40 % sur l'index S & P 500 de Wall Street) jamais enregistrée depuis la Grande Dépression.
Ceux qui n'ont pas investi en Bourse peuvent bien hausser les épaules, en se disant que c'est tant pis pour ces actionnaires qui avaient pris la Bourse pour un casino où s'enrichir sans effort et automatiquement. Les milliards d'euros et de dollars évaporés des portefeuilles sont en partie aussi virtuels que ceux accumulés du temps de l'«exubérance irrationnelle» de la nouvelle économie. Mais, tôt ou tard, ce krach larvé influera sur l'économie dite «réelle». La purge, indispensable, de l'abcès de marchés ridiculement surévalués risque de tuer le malade.
En même temps que leurs cotations, ce sont les bénéfices et les capacités d'investissement des sociétés qui régressent. Les banques, elles aussi touchées, sont tentées de restreindre le crédit. Les