New York de notre correspondant
Andrea R. n'aurait jamais cru venir vivre en banlieue. Créatrice très en vogue dans une agence de publicité de New York, elle a vécu toute sa vie à Manhattan et reconnaît «gagner très bien sa vie». Et puis, en début d'année, lassée de voir ses actions dégringoler en Bourse, elle s'est décidée finalement pour une charmante maison de style Tudor dans une ville du New Jersey. «J'en avais assez de voir mon capital s'étioler au fil des semaines, explique-t-elle, alors, j'ai tout mis dans la pierre. Mon père m'avait toujours dit que l'immobilier était un bon placement, je ne l'avais jamais vraiment cru jusque-là. Aujourd'hui, j'ai changé d'avis.»
Partout aux Etats-Unis, le phénomène est le même. Face à un Dow Jones et à un Nasdaq qui n'en finissent pas de chuter (lire ci-contre), les investisseurs se tournent vers une valeur en principe plus sûre : l'immobilier. Alors que la récession reste bien présente outre-Atlantique, le secteur de l'immobilier connaît un boom comparable à celui qu'il avait déjà connu au milieu des années 80, pendant l'âge d'or des marchés financiers.
Mouvement de fuite. En août, le département du Commerce a révélé que les ventes de maisons aux Etats-Unis avaient progressé de près de 2 % par rapport au mois précédent, pour approcher le million d'unités. Selon le magazine Business Week, les ventes dans l'immobilier ont représenté plus de 2 000 milliards de dollars en 2002, contre 1 500 milliards en 1998. La tendance s'opère parallèl