Londres correspondance
Malgré la décision en 2001 du ministre de l'Intérieur britannique, David Blunkett, d'extrader enfin vers la France, Rachid Ramda, la Haute Cour de justice de Londres a refusé la demande française le 27 juin. Une audience d'extradition devrait passer devant une Magistrates Court le 23 novembre. Résultat, Ramda sera le grand absent du procès qui s'ouvre aujourd'hui. Détenu depuis novembre 1995 à la prison de Belmarsh, Ramda a bénéficié de la «tolérance» britannique vis-à-vis de l'islamisme radical. Une position non dénuée d'ambiguïtés : «Si Londres ne veut pas nous envoyer Ramda, c'est pour éviter d'avoir des ennuis sur leur sol avec les islamistes radicaux. De nombreux leaders, de Londres, appellent à la guerre contre l'Occident, tous les dossiers instruits en France mènent à un moment ou à un autre à Londres», a confié à l'agence Reuters un magistrat antiterroriste français : «Est-ce que les autorités britanniques toléreraient que des militants de l'IRA manifestent à Trafalgar Square ?» Charles Shoebridge, ex-officier de l'antiterrorisme, explique la position britannique: «Jusqu'à très récemment, on peut estimer que l'islam radical était considéré par les autorités comme relevant du domaine délicat des questions culturelles. Des questions que les autorités préféraient laisser de côté.»
La tolérance de Londres à l'égard d'associations liées au terrorisme international doit également se replacer dans un contexte historique. La Grande-Bretagne a toujours ét