Il y a l'officiel et l'officieux. Il y a les déclarations rassurantes de Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie, qui explique en fin de semaine dernière que «François Roussely a toute la confiance du gouvernement», et en même temps l'agitation de plusieurs députés de droite (UMP comme UDF) qui demandent la convocation rapide d'une mission parlementaire pour faire toute la lumière sur les comptes d'EDF. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement se plaît à souffler le chaud et le froid sur la nuque de Roussely, le patron d'EDF. Et à susciter des vocations pour remplacer cet homme de gauche (proche de Joxe, il a été directeur de cabinet de Richard au ministère de la Défense) qui a pourtant su se faire apprécier de Chirac. Rarement un bilan a fait autant parler de lui. D'abord sur le plan financier. La campagne italienne (rachat de 18 % de Montedison avec l'aide de Fiat), la prise de contrôle d'EnBW en Allemagne et surtout le rachat de 100 % du capital de la filiale argentine quelques semaines avant le début de la crise sont aujourd'hui sur le gril des critiques. Sur le fond (à quoi cela sert-il d'aller produire de l'électricité en Amérique latine ?) comme sur la forme (des conditions pour le moins alambiquées). L'autre front est, lui, mené en interne. «La méthode de management très politique de Roussely a trouvé ses limites. La plupart des hommes qu'il a récemment nommés sont maintenant désavoués. Résultat : jamais le pouvoir n'avait été aussi concentré qu'en ce mome
François Roussely, EDF. Fragilisé par ses conquêtes
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par Grégoire Biseau
publié le 2 octobre 2002 à 1h16
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