Les gouvernements se suivent et... se ressemblent. Hier à l'Assemblée, Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie, justifiait la volonté du gouvernement d'ouvrir le capital d'EDF et GDF. «Que voulons-nous pour les entreprises publiques ?, s'écriait-elle devant les députés. Qu'EDF et GDF demeurent des champions nationaux et deviennent des champions européens.» On croirait entendre Strauss-Kahn version 1997. Il s'agissait alors de justifier l'ouverture du capital de France Télécom : même ingrédient, la nécessité de s'adapter à la libéralisation des marchés européens et mondiaux, même tentative de marier le service public et la concurrence, même prudence vis-à-vis des agents.
En attendant Godot. Le hic, c'est qu'en cinq ans les vents ont tourné. Le vent financier d'abord. France Télécom, prototype du champion français à base publique, croule aujourd'hui sous une dette de près de 70 milliards d'euros, justement contractée pour conquérir l'Europe ! Evidemment, la droite en fait ses choux gras : «Si France Télécom n'avait pas été une entreprise publique, elle n'aurait pas été obligée de payer en argent liquide une partie de ses acquisitions, et donc de s'endetter», explique Charles-Amédée de Courson (UDF), membre de la Commission des finances. C'est oublier un peu vite que le paiement en cash avait été exigé par les actionnaires d'Orange. Il faudrait au contraire avoir l'honnêteté de dire que la participation de l'Etat au capital de France Télécom rassure aujourd'hui les inve