Louis Gallois, SNCF
Choisi par Juppé, épinglé par Bussereau
«N'oubliez pas que Louis Gallois a été choisi par la droite», entend-on à la SNCF dès qu'est évoquée une éventuelle chasse aux sorcières. Nul n'ignore que le PDG, tout chevènementiste qu'il soit, a été appelé par Juppé, dont il est un ami. «Est-ce que Bussereau (secrétaire d'Etat aux Transports, ndlr) a envie de travailler cinq ans avec Gallois ? Je n'en suis pas sûr», suppose un haut cadre de la SNCF. Dominique Bussereau, grand connaisseur du ferroviaire et responsable du secteur au sein du ministère Robien, est attaché à une vision libérale du secteur, pas forcément conciliable avec les vues de Gallois. Après quatre mois de calme relatif, Bussereau s'est permis jeudi une charge contre Gallois. A l'occasion de la présentation du budget du ministère, le secrétaire d'Etat a déploré les comptes peu reluisants de l'entreprise, appelant son président à «en tirer les conséquences». Mais sur un sujet aussi sensible que la SNCF, qui avait mis le feu aux poudres en 1995, rien ne se fera sans l'avis de l'Elysée, qui pèsera prudemment sa décision. Une «liquidation» de Gallois, qui prépare le projet industriel de la SNCF (2003-2004-2005), apparaîtrait de plus comme une déclaration de guerre aux cheminots. Une éviction est d'autant moins probable que le mandat du président expire en février et pourrait déboucher sur un départ «naturel». Un candidat à sa succession avait bien été évoqué au ministère des Transports. Il s'agissait d