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Libération

A la recherche de délégués pour l'islam de France

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Organiser la représentation d'une communauté très divisée se révèle pour l'Etat un vrai casse-tête.
publié le 5 octobre 2002 à 1h19

On a connu Nicolas Sarkozy plus entreprenant. Sur la question de l'islam de France, il avance à pas prudents, à grand renfort de diplomatie. Il sera ce samedi en visite officielle à la grande mosquée de Paris d'où il souhaiterait s'adresser à «tous les musulmans de France». Le ministre de l'Intérieur sait qu'il a peu de chance d'être entendu par tous : les divisions de la communauté sont telles qu'à moins de ne rien dire, son discours va nécessairement en fâcher certains. Le fait même que ce discours soit tenu dans la mosquée de Paris suffit par exemple à mécontenter l'U nion des organisations islamiques de France (l'UOIF), qui a fait savoir qu'elle n'irait pas l'entendre.

Multiplicité. La grande mosquée se pose en garant d'un islam républicain respectueux de la laïcité. Elle revendique une place de choix dans la future instance représentative des musulmans de France. Cette prétention se fonde sur le poids symbolique de la plus ancienne mosquée de France mais aussi, surtout, sur le fait que cet établissement partiellement financé par l'Etat algérien serait une référence naturelle pour les fidèles d'origine algérienne. L'UOIF conteste cette prétention. Cette fédération d'associations qui adhèrent à la pensée fondamentaliste des Frères musulmans a fait la preuve de son dynamisme. Ni marocaine, ni algérienne, elle insiste sur son indépendance et revendique le titre de véritable représentant de l'islam de France. Chaque année, son congrès attire des dizaines de milliers de fidèle