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Libération

La Turquie sur le banc de touche

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L'UE refuse de fixer une date pour le début des négociations.
publié le 9 octobre 2002 à 1h21

C'est un mélange de colère et de résignation. Massivement favorables à l'Europe ­ entre 75 % et 80 % selon les sondages ­, les Turcs attendent un signal fort et la fixation d'une date pour le début des négociations d'adhésion. Le rapport de la Commission européenne sur la candidature de la Turquie salue certes les efforts «considérables» réalisés par le pays, y compris en matière de droits de l'homme, mais rappelle aussi tout ce qui reste à faire. Considérant que toutes les conditions politiques ne sont pas réunies, Bruxelles ne s'engage surtout pas sur une date.

Déception. «C'est un rapport avant tout technique», minimise le vice-Premier ministre Mesut Yilmaz (Anap, droite libérale). Cet Européen con vaincu souligne que la décision «politique» sera prise en décembre au sommet de Copenhague. Mais, déjà, une grande partie de l'opinion s'inquiète des conséquences d'un nouvel atermoiement européen. «La déception du peuple turc sera telle qu'elle influencera inévitablement les autres aspects des relations avec l'UE», met en garde le ministre des Affaires étrangères, Sukru Sina Gurel. La colère est d'autant plus forte que parmi les dix pays promis à l'adhésion en 2004 figure Chypre, toujours divisée depuis l'invasion turque du nord de l'île en 1974. Ankara a d'ores et déjà annoncé qu'il annexerait cette zone, si Nicosie intégrait l'UE avant un accord de réunification. Eternels postulants depuis bientôt quarante ans, les Turcs pourraient ainsi se retrouver en conflit ouvert avec le