New York de notre correspondant
S'il espérait depuis longtemps décrocher le prix Nobel de la paix, Jimmy Carter se serait sans aucun doute bien passé de la polémique. En attribuant, vendredi, la prestigieuse récompense à l'ancien président américain c'est le troisième primé pour son action en faveur des droits de l'homme et de la paix, le comité Nobel norvégien n'a pu éviter la controverse. Lors d'une conférence de presse, le président des «sages d'Oslo», Gunnar Berge, a estimé que le prix de Jimmy Carter devait être interprété «comme une critique de la ligne suivie par l'actuelle administration américaine sur l'Irak». Berge répondait aux nombreuses questions des journalistes sur le communiqué publié précédemment par les Nobel, qui précisait que «dans une situation marquée actuellement par des menaces de recours à la force, Jimmy Carter a défendu les principes selon lesquels les conflits doivent être (...) réglés par la médiation et la coopération internationale».
Camp David. C'est donc une distinction très «politique» que le comité Nobel a délivrée à l'ancien président démocrate des Etats-Unis (entre 1977 et 1981), qui s'était notamment illustré pour sa médiation dans les accords de paix de Camp David entre l'Egypte et Israël. Interrogé sur CNN, Jimmy Carter, âgé aujourd'hui de 78 ans, a réagi à sa manière, plutôt diplomatique : «Je ne veux faire aucun commentaire, en particulier sur les politiques menées par le président Bush. Mais je pense qu'avant de nous engager dans