Menu
Libération
Éditorial

Menaces

Article réservé aux abonnés
publié le 12 octobre 2002 à 1h23

La guerre du Vietnam commença avec le vote par le Congrès d'une résolution autorisant le président Johnson à engager les GI contre la «menace communiste». La résolution que viennent de passer représentants et sénateurs autorise elle aussi le président George W. Bush à «avoir recours aux forces armées» contre «la menace continuelle posée par l'Irak». A quarante ans de distance, il faut espérer que les mêmes causes n'aboutissent pas aux mêmes effets dramatiques. Mais il ne reste plus beaucoup d'obstacles sur la voie d'une confrontation armée avec le dictateur de Bagdad, voie sur laquelle Bush s'est engagé et cherche à entraîner la communauté internationale.

Certes, Bush a adapté sa rhétorique aux réticences qui demeurent jusque dans son propre camp, et dont l'attribution du Nobel de la paix à un de ses critiques, l'ex-président Carter, témoigne. Il dit que la guerre n'est ni «imminente» ni «inévitable», et parle à présent davantage de désarmer l'Irak que d'en changer le régime. Mais ces inflexions ne sont pas le signe d'un changement d'objectif à Washington, où l'on prépare déjà l'occupation, au moins provisoire, de l'Irak.

A reculer à ce stade, Bush offrirait en effet à Saddam une victoire inespérée et décrédibiliserait les prétentions américaines au «leadership» mondial.

Mais le président américain doit encore franchir l'obstacle de l'ONU. Le bras de fer engagé par la France, appuyée par la Russie, la Chine et une majorité des quinze membres du Conseil de sécurité, sceptiques s