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Libération

Paris, empêcheur de bombarder en rond

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La France s'affirme comme le principal opposant à Washington.
publié le 12 octobre 2002 à 1h23

New York de notre correspondant

C'était le 12 septembre, jour de l'intervention de Bush sur l'Irak devant l'assemblée générale de l'ONU. Avant même que le Président ait ouvert la bouche, la délégation américaine faisait connaître son mécontentement dans les couloirs. «Les Français sont bien gentils. Mais, là, ils exagèrent un peu.» Objet du courroux de Washington : les conditions posées par Paris à une éventuelle intervention militaire contre le régime de Saddam Hussein. Quelques jours plus tôt, dans le New York Times, Jacques Chirac avait lancé son idée d'un plan en deux étapes sur l'Irak. Feignant de pas avoir entendu les tambours de guerre américains, le président français se disait favorable à une première résolution définissant les règles du retour des inspecteurs du désarmement à Bagdad. Avant un débat et un nouveau texte du Conseil de sécurité sur le possible recours à la force en cas de non-coopération de Saddam Hussein.

«Joker». Un mois plus tard, la situation n'a guère changé aux Nations unies. Malgré le blanc-seing obtenu du Congrès, Bush n'a toujours pas présenté officiellement sa résolution «dure» à l'ONU permettant une intervention militaire immédiate si Saddam ne collaborait pas. Paris, de son côté, refuse toujours d'accepter l'automaticité d'un recours à la force. Et les délicates négociations en cours se présentent de plus en plus comme un bras de fer franco-américain. «C'est sûr, la France joue les empêcheurs de tourner en rond, commente un diplomate onusien.