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Libération

Saddam pas encore tombé, sa succession déjà engagée

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L'opposition, exilée à Londres, est morcelée. Malgré le flou sur les intentions américaines, les camps s'organisent.
publié le 12 octobre 2002 à 1h23

Londres de notre correspondant

Une fois Saddam Hussein renversé, et si ses lointains sujets le veulent bien, Sharif Ali montera sur le trône. Au sein de la très disparate opposition irakienne, il représente le petit courant monarchiste. Cet homme aux manières toutes britanniques a été désigné par sa famille, les Hachémites, comme candidat à la succession de son parent, Fayçal II, assassiné lors d'un coup d'Etat militaire en 1958. «Notre objectif n'est pas de prendre le pouvoir, mais de laisser le peuple irakien indiquer par les urnes quel système a sa préférence», assure Sharif Ali.

Son nom complet est Sharif Ali ben Hussein. L'un de ses cousins, Abdallah, règne toujours sur la Jordanie. Front largement dégarni, fine moustache, il se déclare convaincu que les Hachémites bénéficient d'un large soutien en Irak, même après tant d'années d'exil. «Un demi-siècle de république a laissé un goût amer. Bien que sunnites, nous sommes au-dessus des factions et des ethnies. Beaucoup de gens pensent que la monarchie sera la mieux à même de préserver l'unité d'un pays qui a trop souffert de luttes communautaires», estime l'homme qui siège au conseil exécutif du Congrès national irakien (CNI), l'une des multiples organisations anti-Saddam basées à Londres.

Petit Bagdad. La capitale britannique abrite un petit Bagdad. Mollahs, intellectuels, chefs de tribu, peshmergas kurdes, ex-baasistes, généraux en fuite ou roi en attente y ont tous ou presque trouvé refuge. Reflet de la mosaïque de peuples