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Libération

Les pions sortis de l'échiquier

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Ils seraient remplacés par des assistants d'éducation encore vagues.
publié le 17 octobre 2002 à 1h26

Le gouvernement ne l'a jamais dit clairement. Mais les pions ont fini par le comprendre : ils appartiennent à une espèce en voie de disparition. En décidant de ne pas remplacer ceux qui quitteront leurs lycées et collèges à la fin de l'année scolaire, l'Education nationale a annoncé l'extinction du corps des maîtres d'internat et des surveillants d'externat (MI-SE). La vieille institution du «pionnicat» aura définitivement disparu d'ici six ans. Cet arrêt de mort ne tombe pas du ciel. Avant Luc Ferry, de nombreux chefs d'établissement ont pointé l'anachronisme du statut des pions.

Nommés par les recteurs, les 50 000 MI-SE actuellement en fonction ont été embauchés sur un statut régi par des textes de 1937. Les candidats doivent être étudiants, âgés de moins de 29 ans et se destiner en principe aux carrières de l'enseignement. Ils exercent au plus pendant sept ans et ce délai est ramené à trois ans si l'étudiant-surveillant n'a obtenu aucun diplôme. Le surveillant travaille 32 heures, ou 28 quand son service comporte des «activités pédagogiques». Pour Luc Ferry, ce dispositif a depuis longtemps cessé de répondre à son objectif : aider matériellement les étudiants qui en ont besoin tout en organisant un pré-recrutement pour les futurs enseignants.

«Vrais professionnels.» Selon les chiffres fournis par le ministère, plus de 6 000 MI-SE étaient inscrits cette année aux différents concours externes de recrutement du second degré. 4 731 d'entre eux étaient effectivement présents aux