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Analyse

Un ministre observateur plus qu'acteur

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Luc Ferry n'a pas donné de direction claire à sa politique.
publié le 17 octobre 2002 à 1h26

Luc Ferry incarne, avec Francis Mer, les ministres atypiques du gouvernement. Comme Claude Allègre tint le même rôle ­ celui de l'agitateur d'idées ­ avec succès pendant quelques mois avant d'être terrassé par une enfilade de gaffes dont il ne se remit jamais. Syndicats, enseignants et politiques épargnent donc pour l'instant Luc Ferry. Qui peut ainsi se référer à Jack Lang ou Jean-Luc Mélenchon, en termes flatteurs, sans être repris. Ou même critiquer François Bayrou, titulaire du portefeuille de 1993 à 1997, en rappelant qu'il lui proposa, sans succès, maintes bonnes idées. Ou encore annoncer un dimanche sur France 2 la suppression de «2 000 postes administratifs», quitte à corriger le tir le lundi pour préciser qu'il fallait entendre «emplois budgétaires», car des postes administratifs, il en crée.

«Tradition». Même indulgence des syndicats après que le ministre eut dénoncé sur LCI leur pratique du double langage, le jour de la rentrée. Ou quand il qualifia, lundi, une adhérente du Sgen-CFDT croisée au début des années 80, d'incarnation de «la tendance PSU écolo... vous voyez le genre». Incident clos, selon l'entourage du ministre. Mais pas forcément selon le Sgen-CFDT.

La volonté de Luc Ferry de s'abstraire des règles communément admises de la politique ou du dialogue social s'étend à ses déclarations sur la pédagogie. Dénonçant la «méthode globale» d'apprentissage du français comme «la pire de toutes», il modère son propos dans la phrase suivante en indiquant qu'elle «n'a