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Libération

Après le choc, restent les interrogations

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Les élus avouent leur peine à répondre aux attentes.
publié le 21 octobre 2002 à 1h29

Ils ne savent pas pourquoi ils ont gagné. Ils ignorent pourquoi ils ont perdu. Six mois ont passé depuis le premier tour de la présidentielle, et le personnel politique, de droite comme de gauche, paraît encore totalement ébranlé par le «tremblement de terre» électoral. Personne ne comprend encore ce qui s'est passé vraiment dans les urnes. Et nul n'évacue l'hypothèse qu'un tel séisme puisse se reproduire. Difficile, dès lors qu'on peine à expliquer un phénomène, d'en tirer des leçons précises pour l'avenir. Et pour l'action.

Pour expliquer la présence de l'extrême droite au second tour, les plus optimistes, un rien inconscients, vont jusqu'à évoquer un simple «accident», «un incident de parcours». On en trouve dans les deux camps, à droite comme à gauche, chez les vainqueurs comme chez les vaincus. D'autres, moins sûrs d'eux, parlent d'une «claque», d'un «coup de semonce», d'un «avertissement terrible», d'une «invitation à changer la politique et les politiques». Jacques Chirac s'en inquiète. A Jean-Pierre Raffarin, il répète : «Les Français ne supportent pas l'arrogance. La coupure entre le gouvernement et le peuple est très forte. Il faut faire attention à la fragilité de la société française.» Le Premier ministre assure avoir conscience de l'improbable équation qui a favorisé sa promotion à Matignon. Et des responsabilités accrues qu'une telle situation impose à sa mission : «Ce gouvernement n'est pas né d'une dialectique droite-gauche, mais d'une donnée nouvelle», résume