Le pôle européen de Vivendi Universal Publishing (VUP) à Lagardère, qui devient le pape français de l'édition, 1,25 milliard d'euros dans les caisses de Vivendi Universal (VU) pour se désendetter, et le monde de l'édition indépendante en émoi. Telles sont les conséquences de la confirmation, faite hier matin par VU, de la vente prochaine du pôle européen de sa branche édition à Lagardère, propriétaire du groupe Hachette (Libération d'hier). Larousse, Robert, Bordas, Nathan, Colin, Laffont, 10/18, Plon, Perrin, Julliard, Pocket et bien d'autres encore devraient passer dans les mains du deuxième éditeur français, qui deviendra ainsi le premier, avec des positions ultradominantes dans certains secteurs : 90 % du marché des dictionnaires, 80 % de l'édition scolaire et du secteur poche, et 70 % de la distribution du livre en France. Du jamais vu. A moins, ce qui est fortement probable, que les autorités européennes de la concurrence demandent à Jean-Luc Lagardère et à son fils Arnaud, respectivement gérant et cogérant, de se séparer de certains actifs (lire ci-contre).
«Mégamonstre». C'est en tout cas la stratégie adoptée par les éditeurs indépendants. Claude Cherki, le PDG du Seuil, qui soutenait un projet de rachat concurrent et compare la nouvelle entité à un «mégamonstre», a assuré dans le Monde qu'il ne «se laissera pas faire» et a assuré sa «détermination à agir auprès des autorités de la concurrence à Paris comme à Bruxelles». Antoine Gallimard, patron du groupe éponyme, de