En annonçant sa volonté de créer «un contrat d'intégration», Jacques Chirac a enfoncé un coin à gauche. En premier lieu au Parti socialiste. Car même si le PS minimise la portée, comme le dit le sénateur Henri Weber, de «l'intrusion verbale» du Président sur un terrain jusqu'ici dévolu à la gauche, il se retrouve aujourd'hui sur la défensive. Et si Adeline Hazan, chargée des questions de société rue de Solférino, peut revendiquer le droit de ne «pas être dupe des effets d'annonces» du chef de l'Etat en demandant d'attendre «les actes», le PS peut, lui, être jugé sur ses actes manqués et ses «annonces» jamais concrétisées. Même si la gauche reste, en matière d'immigration ou d'intégration, celle qui «en a fait le plus», l'offensive de la droite l'oblige à se demander si elle en a fait assez. «Si la majorité prônait le droit de vote des étrangers aux élections locales, alors oui, je dirais qu'elle est en train de faire ce que nous aurions dû faire», reconnaît Adeline Hazan.
Contradictions. Deux jours après l'intervention du chef de l'Etat dans l'Aube, le 14 octobre, le malaise a vite saisi le Parti socialiste. «Nous ne sommes pas là pour dire que ce que la droite fait est bien», a dû rappeler le premier secrétaire, François Hollande, après que les députés Jack Lang et Arnaud Montebourg eurent salué l'initiative du chef de l'Etat. Le PS dénonce aujourd'hui un contrat d'intégration qui laisserait de côté la question du droit de vote des étrangers aux élections locales. Cette stra