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Un contrat mais pas de bulletin de vote

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En tournant le dos à l'époque Juppé-Debré, la droite se saisit d'un problème sur lequel la gauche a trébuché.
publié le 24 octobre 2002 à 1h31

Cette fois, c'est du concret : le contrat d'intégration annoncé le 14 octobre par Jacques Chirac à l'occasion d'un déplacement à Troyes (Aube) sera opérationnel en 2003.Mieux intégrer les étrangers mais sans leur donner le droit de vote aux élections locales pour autant, Jean-Pierre Raffarin en fera ce soir l'annonce officielle, lors de l'installation du haut conseil à l'Intégration. Cette instance consultative était en sommeil depuis la démission, il y a neuf mois, de son président Roger Fauroux, ancien ministre de Rocard. La philosophe Blandine Kriegel devrait le remplacer.

«Projet civique». Le Premier ministre proposera aujourd'hui «une nouvelle approche» de l'immigration. «Il y a trop longtemps que cette question n'est pas mise en première place par les hommes politiques, indiquait-on à Matignon hier , il est temps de reprendre les choses en main.» «Un projet civique» devrait donc être proposé aux étrangers non européens qui viennent légalement travailler en France et ne repartent pas. Chargé de mettre en oeuvre ce contrat d'intégration, le ministre des Affaires sociales François Fillon en dévoile pour Libération les modalités et le contenu (lire page 3). A l'opposé de ce qui se passe en Autriche, le contrat d'intégration version Fillon-Raffarin n'est pas coercitif.

Ce nouveau dispositif officialise le changement de cap des néogaullistes et des libéraux face à l'immigration. L'époque où Jean-Louis Debré, ministre de l'Intérieur d'Alain Juppé, faisait forcer à coups de hach