Quinze jours après le 11 septembre, Vladimir Poutine, le premier chef d'Etat à avoir appelé George W. Bush après les attentats, reçoit de Washington ce qu'il considère comme un dû. «Il ne fait aucun doute qu'il y a en Tchétchénie une présence terroriste liée à Ben Laden», annonce Ari Fleischer, le porte-parole de la Maison Blanche. C'est le début du grand lâchage occidental des indépendantistes tchétchènes, sacrifiés sur l'autel de la lutte mondiale contre le terrorisme. Empêtré dans cette guerre qu'il a lui-même lancée le 1er octobre 1999, Vladimir Poutine clame depuis deux ans que la Russie se bat contre le «terrorisme international». Mais sans jamais apporter de preuve, il crie dans le désert.
Ingérence. En mars 2001, au lendemain de la prise de fonctions de Bush, un représentant tchétchène est reçu très officiellement au département d'Etat, provoquant l'ire de Moscou. A l'époque, les émissaires du président Aslan Maskhadov ont leurs entrées dans les chancelleries occidentales, ce qui exaspère la Russie, qui y voit une ingérence dans ses affaires intérieures. La première, l'Allemagne du chancelier Gerhard Schröder amorce un virage. Le 25 septembre 2001, après avoir entendu Poutine, qui vécut à Dresde alors qu'il officiait au KGB, s'exprimer en allemand à la tribune du Bundestag, Schröder annonce que «l'opinion internationale doit revoir et reverra son attitude concernant la Tchétchénie». Le chancelier se garde de dénoncer les violations des droits de l'homme commises par l