Pour les morts, c'est la fin de la perpétuité. Cette Toussaint 2002 s'ouvre sur un constat : les cimetières des grandes villes manquent de place. A Paris, pour tenter d'y faire face, Yves Contassot, adjoint aux jardins de pierre a annoncé cette semaine la fin progressive des concessions perpétuelles dans les quatorze cimetières intra-muros de la capitale. La «perpétuelle» était jusqu'à présent l'unique régime en vigueur, à Paris comme à Lyon, Marseille, Nice, Toulouse ou Bordeaux. Seuls les six cimetières appartenant à la capitale mais situés en banlieue, notamment à Thiais (Val-de-Marne) et à Pantin (Seine-Saint-Denis) louent déjà des tombes à durée déterminée. Mais c'était largement insuffisant : sur les 16 000 morts enregistrés dans les mairies d'arrondissement en 2001, seuls un tiers ont pu être enterrés dans les cimetières parisiens.
Interdiction de mourir. Une situation paradoxale car en même temps, au plan national, on meurt moins. Le nombre de morts stagne voire régresse, ce qui ne fait pas l'affaire des 15 000 opérateurs de pompes funèbres (lire page suivante). Faute d'avoir su gérer les évolutions dans les centres villes, les municipalités sont confrontées à une véritable pénurie de place. Et cela malgré le très fort développement en vingt ans de la crémation qui représente désormais 20 % du marché. Si aujourd'hui les services funéraires sont livrés à la libre concurrence, les élus sont toujours en charge de la gestion des cimetières. Ils sont légalement tenus d'inh