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Libération

La chirurgie pédiatrique en hypertension

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Les retards ont des conséquences lourdes pour les familles.
publié le 2 novembre 2002 à 1h38

L'intervention, prévue de longue date, avait déjà été repoussée de deux semaines sans explication, mais, cette fois, tout semblait calé. Ce 18 juin, Mathieu, 16 ans, cloué dans un corset et un fauteuil roulant par une amyotrophie spinale infantile (1), était admis dans le service d'orthopédie de l'hôpital Necker (Paris) afin d'y subir, le surlendemain, une opération complexe pour stabiliser sa colonne vertébrale. «La veille de l'intervention, à 21 heures, mon épouse a été informée par téléphone qu'elle n'aurait pas lieu», raconte calmement le père, Emmanuel Lagrange. Le service de réanimation de l'hôpital de Garches, qui devait prendre Mathieu en charge après l'opération ­ il n'y a plus de structures adéquates à Necker ­, ne pouvait pas l'accueillir.

L'enfant a finalement été opéré... début octobre. «Il y a eu un problème de transmission entre les deux services, auquel s'est surajoutée une pénurie de personnel dans l'unité de réanimation de Garches», justifie Jean-Claude Pouliquen, chef du service d'orthopédie de Necker. Outre le choc émotionnel d'une annonce impromptue et un peu brutale, ce report d'intervention n'a pas été sans conséquences pour la famille Lagrange. «Mathieu, qui vit avec sa mère à Lyon, devait venir me voir en août et j'avais tout prévu : location de voiture spéciale, kiné, infirmière..., continue Emmanuel Lagrange. Au dernier moment, il a renoncé, car il ne supportait plus son corset et ne se sentait plus transportable.» Il le dit sans colère, mais avec f