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Libération

«On passe 30 % de notre temps à chercher des lits pour nos patients»

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Des responsables témoignent de la surcharge de leur service :
publié le 2 novembre 2002 à 1h38
(mis à jour le 2 novembre 2002 à 1h38)

Durant le mois d'octobre, Libération a contacté plus d'une trentaine d'établissements publics ou privés et de toutes tailles ­ ainsi que des associations de malades ­ pour connaître leur situation actuelle. A la question de savoir s'ils étaient confrontés au phénomène de listes d'attente, les réponses sont unanimement positives. Et inquiétantes.

François Aubart, chef de service de chirurgie orthopédique à l'hôpital d'Eaubonne-Montmorency

Avant, pour des poses de prothèse, je donnais des rendez-vous à 4 semaines. Aujourd'hui, c'est autour de 3,5 mois. Le goulot d'étranglement, c'est le bloc opératoire. Il y a des manques terribles, liés au personnels : 3 infirmières-panseuses sur 15 n'ont pas pu être recrutées. Pour la première fois, depuis quatre ans, nous avons des problèmes avec les infirmières et les anesthésistes. Cela touche d'autres services. Le 17 octobre, il y avait 18 patients en urgences qui attendaient des lits en médecine. Certains attendaient depuis plus de deux jours.

Dans mon hôpital, la situation est hétérogène. Mais je ne connais pas de services qui ne soient pas en surchauffe. L'été, en fait, ne s'est pas trop mal passé. Des lits ont été fermés... Mais beaucoup d'entre eux n'ont pas pu être rouverts.

Thierry Dufour, neurochirurgien à l'hôpital d'Orléans

Depuis un an et demi, on n'opère que dans une salle sur deux. Faute d'anesthésiste. Pour un scanner ? Sauf extrême urgence, il y a 2,5 mois d'attente. Pour une consultation d'end