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Libération
Éditorial

Un choix de société

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publié le 2 novembre 2002 à 1h38

Dans une étude récente, l'OMS faisait du système de santé français le meilleur du monde. A l'aune des listes d'attente qui s'allongent dans les hôpitaux, on peut redouter le pire chez les autres ! Mais, en la matière, les comparaisons tournent vite court tant les systèmes d'organisation ou de financement divergent, tant les comportements collectifs diffèrent face à la médecine. Pourtant, s'il y a bien un phénomène auquel nul pays n'échappe, c'est celui de l'effet cumulé du vieillissement de la population, qui accroît la demande d'hospitalisation, des progrès technologiques, qui alourdissent les investissements pour répondre aux fonctions médicales de pointe qui sont celles de l'hôpital, et aussi d'une exigence croissante de meilleurs soins pour tous conforme à la mission hospitalière. La France s'est longtemps crue à l'abri de toute mauvaise surprise, forte d'un réseau étendu d'établissements et de personnels soignants de qualité. Au point d'oublier dans la gestion financière de court terme, dans les complaisances avec les lobbies médicaux, sinon dans une certaine imprévoyance lors de l'extension des 35 heures au secteur, que le réveil pourrait être douloureux. Il l'est aujourd'hui bien au-delà de ce qui pouvait être imaginé. L'ampleur de la crise s'inscrit bien sûr dans l'inadéquation de plus en plus criante entre l'offre et la demande, elle se prolonge aussi dans le constat que les méthodes antérieures de traitement des problèmes sont à repenser. L'hôpital coûte cher et il