George W. Bush aimerait que les élections de son mi-mandat soient un référendum pour sa guerre au terrorisme. Il garde grâce à elle une popularité enviable après deux années à la Maison Blanche. Président le plus mal élu de l'histoire contemporaine, avec une minorité (48 %) du vote populaire et au terme d'une comédie des erreurs électorales en Floride, il rêve de conforter, sinon de légitimer, son pouvoir en menant son parti à l'hégémonie totale au Congrès. Ses chances d'y parvenir sont faibles. Les candidats républicains ne semblent pas surfer sur sa bonne renommée présidentielle et sa rhétorique de sécurité nationale.
Ses opposants démocrates rêvent de le mettre en échec sur l'échiquier politique en s'assurant le contrôle complet du Congrès. Ils ne semblent pas plus en mesure de réussir. Tous les politologues (qui peuvent se tromper) prédisent au soir du 5 novembre un match nul, donc le maintien du statu quo dans lequel les Etats-Unis vivent depuis deux ans.
Le traumatisme du 11 septembre et le sentiment de vulnérabilité qui s'est ensuivi ont certes rallié les Américains autour de leur commandant en chef. Mais, à l'heure de voter pour leurs représentants et sénateurs, ils ont davantage en tête leur portefeuille, et leur feuille de paie. Ils se disent bien plus inquiets des risques de récession économique que des menaces stratégiques que l'Irak ferait peser sur leur avenir. Ils affichent en outre une nette préférence pour une cohabitation à l'américaine entre un Président d'u