Jean-Pierre Raffarin peut être content de lui. Six mois après sa nomination à Matignon, il garde la confiance des Français. Il a été épargné par le syndrome Juppé, dont la popularité s'était très vite écroulée. Il continue à séduire largement au-delà de son camp. 67 % des Français se disent satisfaits de lui selon un sondage Ifop publié hier dans le Figaro (1). Tous les instituts s'accordent à le placer en tête des chouchous des Français, devant Jacques Chirac. BVA lui accorde 54 % de bonnes opinions, la Sofres estime que 56 % des Français lui font confiance.
«Fonds de sympathie.» «Les gens le jugent différent, rassurant, constate Philippe Méchet, de la Sofres. Il bénéficie d'un fonds de sympathie très fort même à gauche.» «C'est un excellent résultat, confirme Jérôme Sainte-Marie, de BVA, les gens lui reconnaissent une compétence, c'est ce qui l'a aidé à gagner en popularité. Il s'est imposé en tant que personne. Inconnu comme Edith Cresson lors de sa nomination à Matignon en 1991, il a réussi là où elle avait échoué.» «Mais ce n'est pas exactement un soutien politique, nuance-t-il, l'opinion n'a pas le sentiment que l'écart entre gouvernants et gouvernés s'est réduit depuis sa nomination», comme l'indiquait un sondage publié par Libération le 21 octobre (2). Et une personne interrogée sur deux estime que le chef du gouvernement «n'est pas à l'écoute de leurs préoccupations».
Raffarin marque surtout des points dans le domaine de la sécurité, boosté par l'activisme de Sarkozy.