Menu
Libération
Éditorial

Bagdad caché ?

Article réservé aux abonnés
publié le 7 novembre 2002 à 1h41

La guerre contre l'Irak, probable hier, est-elle devenue certitude après l'incontestable succès personnel enregistré par le président Bush ? Tout porterait à le croire, à commencer par le score exceptionnel pour des élections à mi-mandat réalisé par les républicains.

La réalité apparaît pourtant plus complexe. En termes d'opinion publique, George Bush junior a marqué un point, puisqu'il est clair aujourd'hui que le peuple américain considère les questions de sécurité comme la priorité des priorités ; mais, en ce qui concerne l'Irak, il avait remporté la partie, constitutionnellement parlant, dès le 11 octobre, en obtenant l'approbation massive du Congrès à ses plans guerriers. C'est pourquoi la question de la guerre à l'Irak n'a pas été au centre de ces élections.

Les démocrates, dont de nombreux sénateurs et représentants avaient dit oui au renversement du régime irakien (à commencer par l'ultralibérale sénatrice de New York, Hillary Clinton), n'ont pas osé soulever le problème et se sont bien gardés de faire écho aux multiples objections à ce projet soulevées par la haute hiérarchie militaire, la CIA et plusieurs proches de Bush père. A de rares exceptions près (dont le courageux sénateur du Minnesota, Paul Wellstone, mort dans un accident d'avion une semaine avant le scrutin), ils ont préféré jouer la carte des difficultés économiques et sociales croissantes. En vain.

On aurait donc tort de considérer ces midterm comme une sorte de référendum, dont l'unique question aurait é