Les amis cachés de Saddam Hussein, les pacifistes intégraux et les adeptes d'un antiaméricanisme viscéral ne manqueront pas de pousser des hauts cris et de dénoncer le vote de la France au Conseil de sécurité. Libre à eux de nier ainsi le vrai (mais pas forcément urgentissime) problème que pose Saddam Hussein et le défi permanent qu'il lance aux Nations unies depuis 1998. Mais il est faux de prétendre que, dans cette affaire, la France s'est inclinée devant un diktat américain.
Que voulaient au mois d'août, sinon George Bush, du moins les plus belliqueux de ses collaborateurs ? Tout simplement lancer une intervention militaire préventive et unilatérale pour renverser le régime irakien. Qu'ont obtenu vendredi les Etats-Unis après avoir été contraints de recourir à la concertation internationale ? Une résolution accordant une dernière chance à Saddam Hussein pourvu qu'il coopère pleinement avec les inspecteurs des Nations unies et ceux de l'Agence atomique de Vienne. Ce texte, certes, est très humiliant et contraignant pour Bagdad ; et le calendrier qu'il édicte laisse à peine un mois et demi d'échappatoires à Saddam Hussein. Mais ce durcissement des conditions posées par l'ONU n'est-il pas justifié par le comportement passé du dictateur irakien ? Et pourquoi, s'il n'a vraiment rien à cacher, voudrait-il entraver le travail des inspecteurs ou limiter leur champ d'investigation ? Le principe de ces sanctions, vieux de plus d'une dizaine d'années, n'est-il pas la conséquence de s