Qu'est-ce que l'Irak a pu mettre en chantier pendant les quatre années où ce pays a échappé au contrôle des experts en désarmement de l'ONU ? C'est ce que devra déterminer Hans Blix, paisible retraité suédois de 74 ans, avocat de formation, ancien ministre des Affaires étrangères, ex-directeur de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) et grand amateur d'escapades sportives dans l'Antarctique. Mission difficile qui devrait durer au moins quarante-cinq jours et promet d'être semée d'embûches dans un pays où la taqqiyya la dissimulation mentale est devenue la règle absolue sous peine de mort pour qui l'enfreindrait. Au terme de cette mission, il sera décidé si Saddam Hussein a joué franc-jeu, et s'il a satisfait aux conditions posées par le Conseil de sécurité sur la présentation transparente de l'arsenal de destruction massive en Irak. Si le rapport de Hans Blix est négatif, une nouvelle campagne militaire pourrait être aussitôt lancée contre Bagdad.
Détermination. C'est donc une mission capitale qui a été confiée à cet homme petit et trapu, plutôt calme et discret, très méthodique et pédagogue. Les Français n'ont pas de réserves à son égard : sa détermination, sa discrétion et son indépendance sont soulignées. Les Américains sont beaucoup plus réservés : trop neutre à leur goût. Il est vrai qu'il a critiqué la proposition de Washington revendiquant un droit de regard sur la composition des équipes d'inspecteurs ou le déploiement de troupes chargées de leur