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Libération
Interview

«Nous craignons d'être des figurants»

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publié le 13 novembre 2002 à 1h45

Raymond Gauthiérot, «Remon» pour les militants, 47 ans, est secrétaire général de l'Union générale des travailleurs de la Guadeloupe (UGTG), proche des indépendantistes et de l'extrême gauche, qui avec 4 000 militants est majoritaire dans plusieurs secteurs économiques de l'île. L'UGTG a appelé à une «mobilisation générale de ses militants».

Le coprésident d'Accor, Gérard Pélisson, annonce le départ de son groupe des Antilles, à cause, selon lui, du climat social «détestable», du coût, de l'«attitude» et de la «mauvaise» productivité du «personnel» local. Comment réagissez-vous ?

C'est un prétexte : il y a trente ans, Accor et les groupes hôteliers se sont installés en Guadeloupe et Martinique. Ils ont fait beaucoup de bénéfices, grâce à la défiscalisation et aux baisses de charges sociales. Maintenant, c'est fini, ils cherchent une excuse. Mais c'est faux : aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus professionnels qu'il y a trente ans. On dit que nous ne sommes pas souriants, mais la crise du tourisme est plutôt à chercher dans la crise du transport aérien et l'incapacité des groupes de tourisme à fidéliser leur clientèle. Aujourd'hui, les clients venus d'Europe ou d'Amérique demandent autre chose que le soleil, la mer et les animations de base qu'on trouve partout sur la planète. Résultat : les touristes reviennent en Guadeloupe, mais dans les gîtes ou chez l'habitant ! Enfin, les groupes favorisent les autres pays de la zone caraïbe, où l'on trouve de la main-d'oeuvre à quelque