La vie politique guadeloupéenne est moins idyllique que ses paysages. A l'instar de la Martinique où l'indépendantiste Alfred Marie-Jeanne dirige le conseil régional avec le soutien du RPR local , les traditionnels repères gauche-droite n'ont plus de sens. En Guadeloupe, l'incontournable Lucette Michaux-Chevry (UMP), 73 ans, l'a bien compris. Amie personnelle de Jacques Chirac, l'ancienne ministre de la Francophonie surfe depuis plusieurs années sur un discours ethnico-autonomiste. Pour son parti, Objectif Guadeloupe, le résultat de ce mélange de populisme et de clientélisme est électoralement payant.
Cahin-caha. A coups de grands écarts idéologiques, elle a su priver de débouchés politiques les tenants d'une indépendance rejetée par une très large majorité de la population. Faute de perspectives dans les urnes, les indépendantistes ont investi le champ syndical pour porter un discours maximaliste avec des méthodes musclées. Balkanisée en une kyrielle de petits partis, la gauche a, quant à elle, commencé à relever la tête avec l'élection de Victorin Lurel (PS) aux dernières législatives. Mais si elle parvient, cahin-caha, à surmonter ses querelles de personnes, elle est encore loin d'afficher un début d'unité. Dans les faits, elle peine surtout à résister aux largesses de Lucette Michaux-Chevry. Depuis le siège de la région qu'elle préside à Basse-Terre, elle irrigue l'ensemble de l'archipel d'une foule de subventions. Celles-ci peuvent être aussi surprenantes que l'aide a