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Libération
Interview

«Les lois restrictives sont peu dissuasives»

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publié le 14 novembre 2002 à 1h45

Londres de notre correspondant

Professeur à la London School of Economics (LSE), Eiko Thielemann a comparé les politiques d'asile dans vingt pays européens. Selon lui, le durcissement de la législation britannique n'entraînera pas une baisse du nombre des réfugiés qui tentent de traverser la Manche.

Quels sont les critères de choix des candidats à l'asile politique ?

Dans le choix des réfugiés, on constate que le caractère plus ou moins restrictif d'une législation nationale joue un rôle peu dissuasif. Le facteur décisif est historique et culturel : la langue, les liens coloniaux et familiaux sont déterminants. Très logiquement, les candidats au départ vont là où ils pensent retrouver des amis et des proches. Le deuxième facteur est économique. S'ils ont le choix entre plusieurs pays européens, les demandeurs d'asile optent pour celui qui offre les perspectives d'emploi les plus grandes. Les pays qui accordent une aide importante au développement exercent une attraction plus forte. Il y a donc bien d'autres facteurs que la politique suivie par un pays en matière de droit d'asile et d'immigration.

Cela expliquerait pourquoi le Royaume-Uni apparaît comme une terre promise..

Tout à fait. Ce pays a un taux de chômage très bas, il entretient des liens étroits avec ses anciennes colonies et paraît accueillant et ouvert. Si un demandeur d'asile possède une seconde langue, ce sera d'abord l'anglais. En Grande-Bretagne, il pourra perfectionner son anglais dans la perspective d'une immigra