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Les passeurs dans la ligne de mire

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Pour la police, six réseaux se partageaient le trafic à Sangatte.
publié le 14 novembre 2002 à 1h45

Le gouvernement a annoncé dès le 28 octobre le démantèlement de «l'ensemble des réseaux kurdes irakiens» qui monnayaient l'acheminement des clandestins de Sangatte en Grande-Bretagne. De l'aveu d'un haut fonctionnaire de police, des «consignes politiques ont été données pour mettre le paquet sur la traque aux passeurs». La police aux frontières (PAF) du Pas-de-Calais et les tribunaux de Lille, Boulogne-sur-Mer, Béthune et Arras ont piloté six opérations ­ nom de code «Babylone» ­ voilà plus de deux semaines et interpellé quelques 200 étrangers «pour se concentrer sur les organisateurs». Ainsi, «plus de trente chefs de réseaux, lieutenants qui organisent le travail sur le terrain et passeurs lambda» ont été écroués. Des «commanditaires» ont été identifiés en Angleterre, eux aussi Kurdes irakiens sans papiers pour la plupart.

«Partage du marché». L'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi des étrangers sans titre (Ocriest) distingue «six réseaux structurés» qui «s'arrogent un véritable monopole du passage». «Ils se répartissent les arrivants en fonction de leur coin d'origine dans le Kurdistan irakien. En arrivant à Sangatte, les clandestins savent déjà le nom du correspondant du réseau utilisé», explique un policier spécialisé. «Ils se partagent aussi les dizaines de parkings de poids lourds à Calais et en périphérie, et la moindre aire de stationnement pour faire embarquer les clandestins. Sachant qu'un camion passe toutes les quinze secon