Strasbourg
de notre correspondante
En apparence, c'est le succès de l'année. Dans cette Alsace qui se prétendait centriste et fière de l'être, européenne, pétrie de tradition démocrate-chrétienne, il n'a pas fallu six mois pour que la quasi-totalité des parlementaires UDF file à l'UMP. Un seul fait de la résistance, Francis Hillmeyer, député du Haut-Rhin. Dans le Bas-Rhin, l'UDF, qui comptait 22 conseillers généraux (sur 44, dont 40 de droite), n'en a plus que 2. Le député Yves Bur, ex-UDF et président provisoire de l'UMP bas-rhinoise, jubile : «Tout se passe bien.» Lui-même n'en revient pas de se voir désormais si tolérant : «Il n'y a pas si longtemps, je mangeais du RPR à chaque petit déjeuner. Mais, en fait, nous avons le même socle de valeurs.» L'élu admet néanmoins, chez certains, quelques «attitudes nostalgiques». Et commente : «Il faudra de la pédagogie.»
«Choisir». En effet. Certains indices montrent que si les troupes avancent en rangs serrés il leur arrive de manquer d'enthousiasme et de préférer des voies de traverse. Exemple, Adrien Zeller, président du conseil régional d'Alsace : «Je suis avec l'UMP, je ne suis pas à côté. Il faut être là où l'on a les moyens d'agir», a-t-il lâché en fin de semaine dernière. Explication de texte : être «avec l'UMP» signifie rester à l'UDF, au moins pour l'instant. Il n'existe pas, à ce jour, de groupe UMP à la région : «Il y a déjà un groupe de la majorité présidentielle, celle de notre président Adrien Zeller, et c'est très bien c