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Libération
Portrait

Le fidèle Monod à la manoeuvre

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Ce proche de Chirac a préparé de bout en bout la fusion de la droite.
publié le 16 novembre 2002 à 1h47

Tous le reconnaissent, ses amis et ses ennemis, ceux qui le craignent ou ceux qui le moquent : «Sans Jérôme Monod, l'UMP n'aurait jamais vu le jour.» Le petit homme au regard d'acier aura été l'artisan de deux des grandes aventures de la droite française de l'après-guerre. Après avoir, aux côtés de Jacques Chirac, porté le RPR sur les fonts baptismaux en 1976, Jérôme Monod s'apprête à faire naître l'UMP.

Partout. Lorsque, début 2000, Jacques Chirac lui dit : «J'ai besoin de toi, viens à l'Elysée», l'ancien PDG de la Lyonnaise des eaux y voit sa dernière mission. Les deux hommes, qui se sont connus dans les années 60, se sont toujours rendu service. Faire réélire un président affaibli par une dissolution ratée et cerné par les affaires politico-financières relève cette fois de la gageure. Discrètement mais sûrement, Monod se met à l'ouvrage. Il reçoit les pontes et les sans-grades de l'opposition parlementaire, et renoue les fils d'une droite divisée. Pendant de longs mois, il jette les bases de l'Union en mouvement ­ l'ancêtre de l'UMP ­ et pilote, avec un carré de fidèles, la campagne du chef de l'Etat pour un second mandat. De son bureau du Château au quartier général du Tapis rouge, en passant par les salles de meeting en province, il est partout. L'accession de Le Pen au second tour et la réélection de Jacques Chirac avec 82 % des voix le 5 mai donnent le signal de la fusion de la droite. Monod reste à la manoeuvre, convainc les uns et les autres, veille scrupuleusement à

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