Voici donc que la première radio de France, depuis vingt ans sacrée et consacrée, perd sa couronne. Cela ne changera pas le destin de la nation, mais ce n'est pas rien quand ce sont les jeunes qui font la différence. En cette période où l'on ne parle d'eux que pour savoir si la police doit avoir le droit de les dégager des cages d'escalier et la Justice celui de les placer dans des centres d'enfermement, il est bien que les 13-15 ans montrent qu'ils peuvent faire la loi.
Les voilà donc qui boutent le généraliste des ondes au profit d'un spécialiste. Cela n'agrée pas le perdant, qui se plaint de la nouvelle méthode de comptage et prétend que, si rien n'avait bougé, il serait toujours en tête. Un peu cour de récré à première écoute, cette bataille des ondes serait sans grand intérêt si ne se jouait derrière un combat économique d'importance. Comme toujours, c'est le nerf de la guerre qui est en cause : l'argent de la pub, qui représente, par exemple, 90 % du chiffre d'affaires de NRJ, groupe coté en Bourse. Les annonceurs, aujourd'hui, n'ont d'yeux que pour la jeunesse. A en croire les spécialistes, les ados influenceraient 50 % des dépenses des ménages. Autant dire qu'ils font largement jeu égal avec la ménagère de 50 ans et qu'ils ont plus d'avenir qu'elle. Les avoir dans leur audience est donc vital pour les supports. L'ex-première radio de France en sait quelque chose, qui, il y a deux ans, remerciait Bouvard pour rajeunir son public. La ménagère n'avait pas goûté la disgrâ